Pourquoi parler de motivation du travail ?
D’abord rendre à César ce qui lui appartient, le sujet m’a été inspiré par le premier épisode du podcast1 d’un bon ami à moi, n’hésitez pas à aller l’écouter après. Ensuite, assez intéressant d’avoir des points de vue différents car quelle que soit l’organisation du travail, nous trouvons tous notre motivation quelque part.
Enfin parce que le sujet est bon à aborder quelle que soit l’étape de la vie où nous sommes : quelle est votre source de motivation pour garder le cap ? Parce que sur le chemin tortueux de la vie, il faut du charbon pour faire avancer nos locomotives sur certaines pentes. Même si on peut simplifier la réponse pour coach Danpei:
Pour demain
Validation et motivation : premières expériences scolaires
Comme pour la plupart, le premier contact à l’effort et sa validation est venu de la famille et du rapport qu’on entretient avec l’école. Au moment où la seule chose qui nous intéresse pour la plupart c’est nous amuser, les félicitations, encouragements et challenge pour ceux qui ont eu la chance d’être accompagnés par eux. Pour d’autres, un peu plus tard, c’était sûrement la promesse d’un avenir meilleur auquel leur donnerait accès d’incroyables résultats (et bien sûr c’est garanti ou remboursé parce que nous sommes #optimistes).
Mais comment tu fais si tu n’arrives pas à te faire motiver par l’extérieur pour une récompense future proche, ou plus lointaine ? Tu as des facilités qui te permettent de t’amuser de tes sujets ou tu travaille pour pouvoir accéder à une formation dont les sujets t’intéresse plus que les généralités que tu as jusqu’au lycée. Si je devais choisir un camp, ce serait ce dernier pas parce que je suis moralement supérieur… Enfin pas que, mais parce que me suis confronté aux limites du serrage de dents dans un parcours où je me demandais “mais pourquoi je fais ça” quand j’espérais ne plus avoir à me poser la question.
D’après le RIRE2 :
La motivation est dite intrinsèque lorsque l’individu s’engage de façon volontaire et spontanée dans une activité en raison de l’intérêt et du plaisir qu’il trouve à effectuer celle-ci, sans aucune récompense externe. La motivation extrinsèque […] renvoie à la pratique d’une activité effectuée non en raison du plaisir qu’elle procure, mais pour des raisons souvent externes ou des motifs instrumentaux.
De toute évidence, je réponds mieux à la motivation intrinsèque qu’autre chose. L’avantage de savoir cela, c’est que peux me faire autant violence que possible mais quand la motivation s’épuisera je ne pourrai pas continuer. Par contre poursuivre ma trajectoire activement m’apporte les fleurs dans la réussite et avec les chutes viennent d’honnêtes conseils pris à coeur : à la fin de la journée, l’objectif est le mien seul.
MondeProfessionnel m’a tuer ?
Le passage au monde professionnel peut être un second choc : plus de notes et souvent un travail en équipe où il faut une bonne orchestration pour l’utilité de l’effort, plus d’évaluation régulière comme carotte ou même de critères clairs que les choses se passent bien ou mieux. Tu commences à te plaindre que c’est dysfonctionnel chez toi puis tu te rends compte que l’herbe est à peine plus verte ailleurs: pour la plupart ce sont des variations de valeurs rgb qui rendent des nuances de vert à peu près pareil, et des difficultés à faire la différence juste en étant meilleurs dans votre coin ou à impacter à une plus grande échelle.
C’est le moment où certains peuvent perdre leur flamme sans objectif ni indicateur de progression clair et dépendant d’eux. Une promotion ? Un meilleur emploi ? Un plus gros salaire ? Tout ces objectifs généralement cités ne sont pas en rapport direct avec le travail effectué au quotidien.
Tu fais au mieux tes tâches bien définies et dans les délais impartis ? Mais comment tu te développe. Tu es le dernier fil retenant le bouton de la chemise distendue qu’est ton service dysfonctionnel sans compter tes heures ? Qu’en est-il de ton bien-être, de ton repos ? La question reste ouverte : comment rester motivé quand votre environnement ne les cultivent pas pour vous ?
Besoin de reconnaissance : un piège sans fin ?
J’espère que tu as écouté ce premier épisode1. Dire que je n’ai envie de choquer personne serait mentir aussi. Qui seraient-ils ? Moi d’abord à cause de mes standards élevés, mes pairs ensuite parce que c’est eux qui les nourrissent mais ça reste secondaire. Après tout on ne se connaît pas vraiment. Professionnellement ? Là c’est le plus important, le respect avant tout pour le travail qu’on abat, et humainement si le coeur t’en dit.
Le besoin validation extérieure, on la réserve pour quand est venu le temps de célébrer la reconnaissance des efforts, encore faut-il que cette reconnaissance soit conséquente (et que j’aie envie d’applaudir à cause du football qui a été proposé en amont).
Je réussi assez sur ce point on est bon… Si ?
Donc tout est bon ?
Spoiler alert : non, mon rapport au travail était quand même malsain. Comme disait le poète Caballero :
Dur envers vous car dur envers moi même
Rentre en studio en novembre, j’en ressors vers l’mois d’mai
Toujours un truc à faire, toujours un lapin à poursuivre même après le boulot et le week-end : entre le besoin de faire mes preuves pendant ma “reconversion”, de me former pour qu’on ne mette plus en doute ma légitimité, ma recherche de connaissance, il ne restait plus beaucoup de temps pour profiter des moments en famille et avec les amis sans culpabiliser.
Mes standards sont élevés et mes objectifs sont plus grands que ce que je peux atteindre à l’instant. On n’a besoin de n’impressionner que soi mais ça n’empêche pas de devenir le meilleur des tyrans quand on choisit de ne respecter et viser le nec plus ultra. Bon aussi ce n’est pas de faute si les mecs aux positions les plus basées sont à des niveaux qui me font envie aussi quoi… CEPENDANT, Il faut accepter avoir besoin de temps pour compenser l’investissement des autres et de la venue d’opportunités.
Conclusion
Que dire à part que le temps m’a réparé (et aussi permis de sacrément me dévoiler). J’essaie de construire ma motivation autour de ce qui m’inspire pour nourrir ce cercle vertueux (Ouroboros sur nous?), en me freinant quand je commence à en faire trop. Une journée c’est 24h et j’ai besoin de mes 15/20min pour ne plus être finito physiquement, ne pas me noyer pour continuer d’être force de présence et de proposition etc etc.
Si l’envie vous dit de répondre certaines questions ouverte ou partager votre approche de la question, n’hésitez pas mes réseaux sont sur la page d’accueil.
La bonne vie!
Footnotes
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